Forte croissance pour InSitu Groupe qui surfe sur la vague du bureau opéré

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Le toulousain InSitu Groupe vise 50 millions d’euros de chiffre d’affaires et 100.000 m2 de surfaces exploitées en 2027 avec des projets à venir à Paris, Nice et Toulouse, annonce son directeur général Stéphane Adnet. Interview.

Comment se positionne InSitu groupe sur le marché de l’immobilier de bureaux ?
Nous sommes l’un des leaders en France du bureau opéré haut de gamme, avec 52.000 m2 exploités principalement à Toulouse, mais aussi à Rennes, Aix-en-Provence et Montpellier. Il s’agit d’une offre de bureau flexible, qui est une alternative à la prise à bail classique, entre le coworking et le bureau traditionnel. Ce marché est en forte progression depuis la pandémie de Covid, qui a profondément modifié les modes et usages de travail.

Quel type d’offre proposez-vous ?
Nous prenons le bail, et supportons ensuite tous les coûts d’installation liés aux travaux, à l’aménagement intérieur, à l’achat de mobilier ; ainsi que les coûts humains associés à la gestion opérationnelle pour l’accueil, l’entretien, la sécurité, la maintenance… À l’arrivée, nous proposons une solution immobilière all inclusive que je qualifie de « bureau comme à l’hôtel ». Nous mélangeons les codes de l’habitat et du bureau avec du mobilier collaboratif, des espaces ouverts, de nombreux services conciergerie, restauration, animation du site…
Nous vendons donc une prestation globale qui comprend le loyer, les services, les accès à tous les consommables (internet, téléphone…) et tient compte, bien sûr, de nos marges.
L’avantage pour les entreprises clientes, c’est une offre flexible et clé en main. Elles ne s’engagent pas dans un bail classique de 3, 6 ou 9 ans et payent pour une prestation de services qui ne s’inscrit pas en dette au bilan, le gain de trésorerie est donc majeur.

Qui sont vos clients ?
La moitié de nos bâtiments est louée à des grands comptes mono-occupants, c’est le cas à Montpellier, Rennes et Aix, trois sites occupés par Cap Gemini Ingeniering. Parmi nos clients, nous comptons aussi Airbus, pour qui nous avons emménagé le campus Skywise, ou encore Microsoft… Le reste se dispatche entre des TPE, PME et quelques ETI. Ici, à Blagnac, nous partageons notre siège social vitrine avec des entreprises clientes et nous avons pris le bail du bâtiment voisin Landing de 11.000 m2 que nous livrerons en janvier prochain à un grand nom de l’aéronautique.

Quelles sont vos actualités et perspectives d’évolution ?
Nous avons deux projets engagés hors Toulouse, l’un à Nice Sophia Antipolis pour une surface de 7000 m2 livrable en 2027 et l’autre à Paris dans le 16e, pour 5000 m2 d’une offre très haut de gamme de work palace, livrable en 2025. À Toulouse, nous inaugurons en janvier prochain 1550 m2 d’espace coworking à la Cité internationale des chercheurs, sous la bannière At Home. Toulouse sera le site pilote de cette nouvelle offre alternative au télétravail, intitulée « Mon bureau près de chez moi » et développée avec Action Logement. Pour ce nouveau modèle, nous « vendrons » au poste de travail. Il y en a 174 en tout et nous avons déjà commercialisé une quarantaine de postes auprès de cinq clients différents.
Au niveau de nos résultats, nous comptons quatre-vingts collaborateurs, ici au siège de Blagnac, et affichons 28 millions d’euros de chiffres d’affaires en 2023 contre 25 en 2022. Nous tablons sur 35 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024 et 50 millions d’euros en 2027, ce qui représenterait 100.000 m2 de surfaces de bureaux en exploitation.

Vous menez aussi une politique de croissance externe avec le rachat récent d’At Home, opérateur de coworking, mais aussi de Bocal en Boucle ou encore LBC Home. Pourquoi une telle stratégie ?
Parce que nous sommes dans une stratégie multiservices autour de notre métier de base, l’immobilier. Ainsi, ces rachats représentaient pour nous l’opportunité d’augmenter la qualité et l’éventail des services proposés dans nos bâtiments. LBC Home, distributeur de mobilier, était déjà notre client pour décorer et meubler nos espaces. Nous sommes entrés au capital de l’entreprise à hauteur de 50 %. Même chose pour Bocal en Boucle, ce qui nous permet de proposer des produits de restauration bio et en circuit court dans tous nos bureaux. Quant au rachat d’At Home, spécialiste du coworking, c’est un moyen de compléter notre offre et notre typologie de clientèle et aussi, à Toulouse, d’être présents en centre-ville. Jusqu’à présent, nous ne comptions pas ou peu de start-up parmi nos clients, or ce sont des entreprises qui ont de fortes perspectives de croissance.

La baisse d’investissements dans l’immobilier tertiaire pénalise-t-elle vos activités ?
Cette crise contribue à tendre le marché du bureau opéré. Je peine à trouver des immeubles pour satisfaire les demandes des entreprises. Depuis début 2023, j’ai enregistré de la demande pour 33.000 m2 de surfaces de bureaux mais je n’ai pu en satisfaire que 15.000 environ.

À Toulouse, quels sont vos secteurs de prédilection ?
Pour l’instant, ma zone de prédilection reste la proximité de la plateforme aéroportuaire et aéronautique ; car je m’engage sur un prix à la date de prise d’effet. Donc les prix annoncés aujourd’hui très en amont dans certains quartiers qui n’ont pas encore muté, comme par exemple Grand Matabiau, me semblent hors marché.
Propos recueillis par Béatrice Girard

Portrait de Stéphane Adnet. Crédit : Rémy Gabalda – ToulÉco.