Le jeudi 30 septembre se tenait la cérémonie de remise des trophées de l’Homo Numericus et de la Femina Numerica, destinés à récompenser les acteurs et actrices influents du secteur du numérique en Occitanie.
« On me demande souvent si je l’ai mis dans mon CV. Et bien la réponse est oui. Je l’ai mis dans mon CV, et sur mon profil LinkedIn », reconnaît le président de l’1kubator, Patrice Cazalas, à propos de son trophée d’Homo Numericus obtenu en 2018. « Aujourd’hui je suis directeur de l’1kubator Toulouse. Quand ils voulaient recruter, il fallait quelqu’un de reconnu dans l’écosystème, et je pense que ça a joué, il ne faut pas se leurrer », reconnaît-il.
De l’Ariégeoise à la Femina Numérica
Ne cessant de prendre de l’envergure année après année, ces trophées représentent aujourd’hui un rendez-vous incontournable de la Mêlée Numérique au cours duquel décideurs, chefs d’entreprises et politiques se réunissent pour fêter les grands gagnants. Ces derniers sont ainsi élus par le vote du public et, depuis 2019, par un jury décidé à mettre en lumière les personnalités qu’il juge méritantes. « Avoir ce trophée de Femina Numerica a été une émotion vive », se souvient Annie Fachetti, lauréate de 2017 et invitée en introduction de cérémonie pour offrir son témoignage. « J’ai sévi dans le développement économique pour le département de l’Ariège pendant une vingtaine d’années. Quand je venais sur Toulouse, j’avais cette réputation d’être l’“Ariégeoise”. Entre temps, la vie a fait que j’ai intégré l’Agence Régionale de Développement Économique Ad’Occ dans laquelle je travaille aujourd’hui. C’est dans ce contexte que j’ai reçu ce prix Femina Numerica des mains de la vice-présidente de la Région Nadia Pellefigue, aussi à la tête de l’Agence Régionale de Développement Économique. Le lendemain, au bureau, Nadia était tellement contente d’avoir remis ce prix à une personne de l’agence qu’elle avait fait tous les couloirs et les bureaux pour informer tout le monde de mon prix. À partir de ce moment-là, je n’étais plus l’Ariégeoise, mais la Femina Numerica », se rappelle-t-elle.
Changer quelque chose dans sa vie pour changer celle des autres
Invité lui aussi à intervenir en introduction de la cérémonie en tant qu’Homo Numericus 2018, Patrice Cazalas a tenu à rappeler le parcours qui l’a amené à cette distinction. « J’ai été entrepreneur pendant 10 ans et je passais mon temps à gérer des problèmes. Je trouvais la création d’entreprise très difficile. Je réglais mes problèmes de facture, de TVA à l’international, mes problèmes de livraison, de logistique… j’en avais marre. Un jour j’ai rencontré un entrepreneur plus âgé que moi, un mentor, qui m’a dit qu’être chef d’entreprise consistait justement à régler des problèmes. Il m’a dit : “ Patrice, pourquoi ne mettrais-tu pas ton savoir-faire au service des autres ?”. C’était une idée de génie pour l’entrepreneur que j’étais à l’époque. J’ai donc créé, avec un nouvel état d’esprit, ma deuxième entreprise dans laquelle je réglais toujours des problèmes, mais cette fois c’était ceux de mes clients et prospects. Cela me rendait heureux et donnait du sens à ce que je faisais. J’ai fait ça pendant dix ans, avant de faire la connerie de repartir dans la conquête commerciale. Je me suis remis à penser à mes objectifs, mon salaire, mes clients… J’ai retrouvé mes problèmes », raconte le président de l’1Kubator Toulouse. « Alors il y a un truc qui est chouette dans la vie, c’est que quand elle vous a donné une leçon que vous n’avez pas retenue, certainement parce que vous n’avez pas payé le prix assez fort, elle vous offre une révision gratuite », ajoute-t-il. « Étant commercial qui essayait de vendre à des gens qui n’avaient pas de budget, j’ai fait le vœu en 2013 de ne travailler qu’avec des gens qui avaient de l’argent, tout en faisant quelque chose qui a du sens. Le destin, l’univers, le Bon Dieu ou la bonne fée, appelez ça comme vous voudrez, fait que très peu de temps après je deviens délégué général d’Occitanie Angels, où j’aide les entrepreneurs à créer leur entreprise et les investisseurs à mieux investir. Ayant en quelque sorte le gouvernail, je me suis dit qu’on pouvait essayer de rendre ce méchant truc capitaliste en quelque chose de plus sympa. Je revenais ainsi à ce qui m’anime, c’est-à-dire m’occuper des autres », se réjouit-il. À la question « Que changent ces prix dans la vie de ceux qui les reçoivent ? », Patrice Cazalas répond : « Moi je sais que les lauréats de ces prix ont, à un moment, changé quelque chose dans leur vie pour changer celle des autres. Je pense que c’est justement ce que proposent de mettre en lumière ces distinctions ».
And the winners are…
Pour cette édition 2021, les quatre lauréats à qui appartient désormais le droit d’ajouter la distinction Homo Numericus ou Femina Numerica sur leur CV sont :
Anne-Laure Charbonnier, Présidente de Nubbo, Prix du jury de la Femina Numerica, remis par Sébastien Vincini, Vice-président du Conseil départemental de Haute-Garonne, et Lionel Anselmo, Vice-Président d’Altitude Infrastructure.
Antoine Ruiz-Scorletti, Responsable du Fablab Roselab, Prix du jury de l’Homo Numericus, remis par Nicolas Mauré, président de la caisse régional Crédit Agricole Toulouse, et Catherine Lambert, présidente du Club Galaxie.
Agnes Montmerle, Déléguée Régionale Occitanie chez JobIRL, Prix du public de la Femina Numerica, remis par Marc Sztulman, Conseiller Régional de la Région Occitanie et Philippe Bastié, Directeur du développement régional chez Harmonie Mutuelle.
Yannick Jassin, CEO de Yoop Digital, Prix du public de l’Homo Numericus, remis par Bertrand Serp, Vice-Président de Toulouse Métropole, et Anaïs Verderi, Directrice Commerciale d’Alsatis.
Sur la photo : Audrey Drugeon-Pépin, Patrice Cazalas, Annie Fachetti et Nicolas Vitry. Source : @iMSA_actu.