Ksaar, un outil pour créer votre logiciel sans coder


En partenariat avec

ToulÉco

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Les Toulousains Benoit-Marie Flach et Marouann Cheikh ont conçu Ksaar, un outil numérique à la promesse alléchante : une plateforme pour développer son propre logiciel, sans entrer une seule ligne de code.

« Au début, les entreprises ne comprenaient pas le concept », en rigole aujourd’hui Benoit-Marie Flach, cofondateur de Ksaar. Effectivement, difficile de décrire (et vendre) un tel ovni. La promesse ? Mettre dans les mains d’une entreprise une plateforme pour concevoir son propre logiciel, sans coder. Au bout d’un an à tatonner pour mettre au point un prototype accompli, les deux amis se sont rendus compte que leur concept portait déjà un nom : le no-code.

Au cours de sa riche expérience en entreprise, Benoit-Marie Flach a constaté que les employés débordent d’idées ingénieuses mais manquent d’outils ou de compétences de développement informatique. « On dépend toujours des carcans de logiciels existants et le développement d’un programme coûte très cher ou prend beaucoup de temps. » En revanche, si la création revient à l’utilisateur, il le conçoit selon ses propres besoins. « Tout le monde galère à concrétiser ses idées, il y a un créneau », pense-t-il alors. « L’idée c’était de faire comme un WordPress mais pour tous les logiciels métiers, à bas coût et en peu de temps. » C’est ici qu’intervient Marouanne Cheik , l’autre fondateur de Ksaar et ingénieur formé à Centrale Nantes. « Il est très tech, les ressources, c’est lui ! », vante son ami et collègue.

Stimuler l’innovation au sein des PME

Pendant deux ans, les deux compères mettent au point leur outil, le teste auprès des entreprises pour vérifier son fonctionnement et l’exhaustivité de ses possibilités. Ksaar s’adresse surtout à des PME mais se targue de clients de taille comme Enedis, dans le cadre de l’automatisation de la gestion d’aléas climatiques. La start-up fonctionne soit via un partenariat avec des intermédiaires qui élaborent le logiciel avec le client, souvent en 5 à 10 jours, soit en formant « le bidouilleur interne de l’entreprise. On lui met Ksaar entre les mains pour qu’il aide ses collaborateurs. » En une demi-journée, les employés se retrouvent avec un prototype qu’ils peuvent tester et affiner facilement. L’entrepreneur veut croire que son outil stimule l’innovation : « On constate une émulation et une forte envie de créer, sans attendre les longs mois de développement. »

Les clients paient à l’abonnement, selon le nombre d’utilisateurs internes réguliers. Les prix, dégressifs, varient de 8 à 2 euros par utilisateur. Ksaar garantit la sécurité, conformément au RPGD, et l’hébergement des données en France. « Niveau sécurité, on assure aux entreprises qu’elles n’ont pas besoin de s’en soucier. La confiance de l’Armée de Terre, un de nos clients, est un gage de qualité. » Gestion des stocks, ERP, tutoriels, CRM du quotidien… Ksaar couvre une large gamme de fonctions logicielles. Pour un client industriel qui fabrique et installe des chaudières, le logiciel sur mesure met une interface à disposition des clients pour déclarer des incidents et planifie aussi les visites de maintenance.

Le moteur d’application ne génère pas de code. Ainsi, les fichiers de configuration des logiciels sont lus par le navigateur, et non un serveur. Il ne calcule que lors d’une utilisation, émettant ainsi peu de CO2. Les innombrales logiciels non utilisés ne consomment pas. Pour janvier 2022, Ksaar prépare une version freemium « pour que chacun puisse tester et s’approprier l’outil pour se rendre compte de l’étendue de ce qu’ils peuvent élaborer ».
Mathieu Michel

Sur la photo : Marouann Cheikh (à gauche) et Benoit-Marie Flach (à droite), les fondateurs de Ksaar. Crédit : Ksaar.