« L’arrivée de l’IA crée un effet d’entraînement pour toute la filière e-commerce »

En partenariat avec

ToulÉco

Quand il s’agit d’expérimenter de nouveaux usages, le commerce et le e-commerce se retrouvent très souvent à l’avant-poste. Mais les professionnels n’ont pas toujours les clés pour en comprendre les impacts. C’est notamment le cas pour l’intelligence artificielle générative, popularisée avec ChatGPT. Explications et enjeux avec Jean-Paul Crenn, président de Fédéo, la Fédération du e-commerce en Occitanie.

Jean-Paul Crenn, pourquoi 2024 sera l’année de l’intelligence artificielle (IA) et du e-commerce ?
En 2023, de nombreux e-commerçants ont testé l’IA générative sur des cas d’usage, que ce soit dans le domaine du référencement naturel, de l’optimisation des accroches de fiches produit, de la relation client ou encore de l’optimisation de la supply chain en passant par la détection des fraudes. Ces multiples expérimentations ont notamment été rendus possibles par une profusion d’offres dans ce domaine rendant, à l’instar de ChatGPT, l’accès à l’IA générative à la portée de tous.
En 2024, nous voyons l’application à grande échelle des meilleurs de ces cas d’usage, permettant aux entreprises de e-commerce d’accroître leur efficience générale et de doper leur croissance.
Au sein de Fédéo, nous constatons que cela produit, depuis le début de l’année, un effet d’entraînement pour l’ensemble des acteurs du secteur. Le e-commerce a toujours été à la pointe de l’innovation et le démontre de nouveau avec l’IA générative.

Comment les commerçants doivent-ils appréhender cette technologie ?
Ceux qui ne l’ont pas encore fait doivent déjà se créer des expériences avec l’IA générative, ne serait-ce qu’à titre personnel afin d’en comprendre le fonctionnement. Puis, ainsi que l’ont déjà fait de nombreux e-commerçants, appliquer cette technologie à des cas d’usage qui créent de la valeur pour leurs clients ou accroissent leur productivité en interne. Ces cas d’usage ne doivent pas être complexes à mettre en place, surtout au début, et ils doivent apporter une vraie valeur.

Quels sont, selon vous, les freins ou les garde-fous à avoir ?
L’IA d’une façon générale, et l’IA générative en particulier, participent d’une réelle acculturation, comme le Web l’a été au milieu des années 90. Ìl faut donc bien valider la capacité de son organisation à accepter l’IA, notamment au travers d’expérimentations communes.
L’un des pièges de l’IA est qu’elle se présente sous forme d’outils simples à appréhender puis à mettre en œuvre. Cette fascination pour les outils peut faire oublier leur finalité qui est de créer de la valeur, notamment pour les clients.
Enfin il faut garder en tête que des applications telles que ChatGPT ne sont pas de « simples » outils de bureautique à l’instar de Word ou Excel. Il est donc impératif d’en connaître les limites pour les utiliser.
Propos recueillis par M.V.

Sur la photo : Jean-Paul Crenn, président de Fedeo, et fondateur de la société Vuca Strategy.