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Plus petit, plus léger, plus performant, le nanosatelliste toulousain Angels permettra notamment d’étudier de plus près les espèces animales et d’en assurer la protection.
« Il est révolutionnaire. » Alexandre Tisserant, le président de Kinéis, ne tarit pas d’éloges lorsqu’il décrit une à une les caractéristiques d’Angels (pour Argos Neo on a Generic Economical and Light Satellite). Son poids déjà. Ce nanosatellite toulousain, d’un format de boite à chaussures, pèse une vingtaine de kilos quand ses prédécesseurs étaient aussi lourds qu’un frigidaire. Ce qui induit des coûts de fabrication plus faibles. Avec ses panneaux solaires, Angels est également moins gourmand en énergie.
« Il est un concentré de technologies », se félicite Alexandre Tisserant de Kinéis, opérateur et exploitant d’Angels. Lancé depuis la base spatiale Soyouz en Guyane en décembre dernier, ce premier exemplaire placé en orbite basse, à 500 km de la Terre, a subi une batterie de tests pour en livrer des résultats concluants. Désormais opérationnel, ce prototype donne un avant goût des possibilités pour cette entreprise, qui prévoit de déployer en 2022 sa première constellation de vingt-cinq nanosatellites dédiée à l’internet des objets.
Protection de l’environnement
Car, embarquant à son bord une balise Argos miniature de nouvelle génération dont le poids est inférieur à 2 kg, Angels pourra collecter des données de suivi et de localisation d’un plus grand nombre d’animaux et de bouées océanographiques, dans le cadre de l’étude et de la protection de l’environnement. Le signal des balises au sol peut désormais atteindre Angels avec une puissance d’émission de 100 milliwatts, soit cinq fois moins que ce qui est nécessaire aujourd’hui.
Pour les biologistes, qui utilisent le système Argos, cela signifie des études plus longues et la possibilité d’étudier de nouvelles espèces avec des balises miniaturisées adaptées à leur gabarit.
« Aujourd’hui, avec cet équipement, nous suivons des dizaines de milliers d’animaux. Mais nous sommes au maximum de nos capacités », explique Christophe Vassal, président de CLS, filiale du Cnes et actionnaire de Kinéis, qui fournit depuis Toulouse des solutions d’observation et de surveillance de la Terre. « Nous allons pouvoir accéder à des espèces animales sauvages, mais aussi à des espèces plus petites, domestiques, et à leur accès à l’eau », précise M. Vassal.
Au-delà du suivi des animaux, tout l’enjeu pour CLS est de pouvoir traquer les sources de pollution, notamment maritimes, avec la pose de balises miniatures sur les filets de pêche, et de « comprendre » le changement climatique. Avec cette fois-ci, la pose de capteurs dans les océans.
Audrey Sommazi, Touléco
Sur la photo : Le nanosatellite Angels. Crédits : Cnes