Le Toulousain Acapela donne de la voix jusqu’à Las Vegas

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ToulÉco

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Acapela, société dont les équipes sont situées notamment à Labège, est spécialisé dans la synthèse vocale depuis une vingtaine d’années. Sa solution Elle vient de remporter un prix au CES de Las Vegas, un des plus gros salons mondiaux dédiés à la Tech.

Une voix qui compte à l’international. Acapela, entreprise de Labège spécialiste en synthèse vocale qui réalise déjà 90 % de son chiffre d’affaires à l’export, a pris la lumière lors du dernier Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas. Sa solution My own voice a en effet remporté un prix à l’occasion de ce salon, l’un des plus gros événements mondiaux dédiés à la Tech.

L’innovation d’Acapela s’adresse à des personnes qui souffrent de pathologies pouvant les priver, à terme, de la parole (maladie de Charcot), cancer de la gorge, etc.). Grâce à l’utilisation de l’IA, leur voix est recréée numériquement et pourra être utilisée par le patient pour communiquer, notamment avec ses proches. Ce n’est pas la première fois que la société innove dans le domaine de l’accessibilité, mais My own voice va beaucoup plus loin et n’a cessé de s’améliorer depuis son lancement il y a huit ans.

« Lors de nos premières expérimentations en 2015, il fallait plusieurs heures d’enregistrement pour le patient et on aboutissait à un résultat moyen. Maintenant, une quinzaine de phrases enregistrée sur un simple ordinateur avec notre logiciel suffisent. Il ne faut que quelques heures par la suite pour créer une voix de synthèse très ressemblante », affirme Rémy Cadic, dirigeant d’Acapela. Mais pour que le résultat soit probant, « il faut que le malade vienne peu après que le diagnostic a été posé afin que sa voix ne soit pas encore trop abimée », prévient le chef d’entreprise.

Acapela vise surtout des hôpitaux ou des associations

Disponible dans une vingtaine de langues (français, anglais, espagnol, italien, arabe, allemand, grec, danois, suédois, finnois, etc.), le logiciel est disponible à l’abonnement (99 euros par an) ou en licence perpétuelle (999 euros). Ce coût pourrait être jugé élevé par des particuliers pas forcément fortunés « mais Acapela vise surtout des hôpitaux ou des associations de malades », selon son dirigeant. 3000 personnes utilisent actuellement le service, l’objectif étant d’atteindre 10.000 patients en 2024. Et le passage au CES aurait déjà permis « de multiplier par trois ou quatre l’ouverture de nouveaux comptes ».

« Pour le moment, la plupart de nos utilisateurs sont au Royaume-Uni ou aux États-Unis, car beaucoup d’associations peuvent acheter plus aisément de telles solutions », explique Rémy Cadic. L’objectif est donc pour lui aujourd’hui de prêcher la bonne parole en France et il ne manque pas d’arguments : « La voix, c’est quelque chose de très intime, de central dans la personnalité. Notre solution est importante pour les malades mais aussi pour les proches, qui veulent continuer d’entendre ceux qu’ils aiment. »
Matthias Hardoy

Sur les photos : Rémy Cadic, dirigeant d’Acapela. // Rémy Cadic et son équipe de Labège. Crédit : Hélène Ressayres – ToulÉco.