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Shippingbo est une société toulousaine née en 2010 proposant un logiciel qui facilite la logistique des e-commerçants. Elle vient aujourd’hui de faire une levée de fonds [1] de série A auprès des fonds d’investissements occitans Irdi Capital Investissement et GSO Innovation. Son dirigeant Marc Hericher revient sur les raisons de cette opération financière.
Marc Hericher, pourquoi une levée de fonds aujourd’hui ?
Je ne viens pas de la tech, je suis à l’origine un importateur et un e-commerçant. Quand j’ai monté ce projet technologique, c’était pour aider les membres de mon système qui avaient des difficultés dans leurs entrepôts pour bien exécuter leurs commandes. Nous avons décidé d’être prudents et nous avons attendu d’être rentables et d’avoir un retour client ultra positif avant de se dire qu’on pouvait tutoyer des marchés plus larges que la France. Il a fallu atteindre aussi une certaine maturité pour avoir une équipe prête à gérer une telle levée de fonds.
Les fonds d’investissement qui vous accompagnement, Irdi Capital Investissement et GSO Innovation sont des acteurs occitans. Pourquoi ce choix ?
Shippingbo est née à Toulouse. Ces fonds locaux ont suivi notre parcours depuis longtemps. Nous avons confiance en eux. Nous nous sommes dits que pour une levée de fonds de série A, il fallait mieux rester prudent et local plutôt que d’aller vers des acteurs parisiens que nous connaissions moins.
Que va permettre cette levée de fonds ?
Cela va nous permettre de recruter des profils différents (orientés management ou ressources humaines par exemple) et plus internationaux. Nous voulons également bien former ces nouveaux venus. Nous voulons atteindre les quatre-vingts collaborateurs à la fin de l’année. Nous sommes aujourd’hui soixante-cinq. Notre objectif est de commencer à bien nous développer dans d’autres pays européens.
Le développement à l’international, c’est quelque chose de nouveau pour vous ?
Non. Nous avons déjà des clients un peu partout en Europe et dans le monde. Mais, pour le moment, ce développement se fait par opportunités. Nous n’avons, par exemple, pas de bureaux dans d’autres pays. Nous voulons mieux organsiner notre stratégie internationale pour aller beaucoup plus loin. Pour vraiment se développer dans un pays, il faut des équipes commerciales et support sur place.
Comment voyez-vous votre rôle dans l’écosystème du e-commerce ?
Nous sommes une sorte de « multiprise” qui interconnecte les entreprises du e-commerce. Nous sommes aux services des sociétés de toute taille : des e-commerçants qui vendent deux colis par jour à des gros groupes comme Cdiscount, Amazon ou Backmarket. Nous sommes le tiers de confiance des acteurs du e-commerce. Nous créons un standard pour les connecter entre eux. Nous écoutons leurs demandes, souvent pertinentes, pour pouvoir constamment améliorer notre solution.
Le e-commerce peut-il être écologique ?
Oui. Et nous pouvons l’aider à l’être. Par exemple, avec notre solution, nous sommes capables de matérialiser les produits qui sont les plus proches des consommateurs. Nous pouvons ainsi éviter à la marchandise de faire trop de transits. La logistique peut être davantage de proximité. Au lieu d’avoir quelques grands entrepôts, il pourrait y en avoir davantage de petits, mais bien répartis sur tout le territoire. Le e-commerce peut contribuer à créer un monde moins polluant si ces acteurs le décident.
Propos recueillis par Matthias Hardoy
Sur la photo : Romain Parent, directeur général de Shippingbo, et Marc Hericher, fondateur et CEO. Crédit : Shippingbo.
En chiffres :
Shippingbo revendique un dernier chiffre d’affaire de 5 millions d’euros et 1500 clients utilisant sa solution. Plus de 2 milliards d’euros de marchandises auraient été expédiées au travers de sa technologie ces douze derniers mois.
Notes
[1] Dont elle ne souhaite pas révéler le montant pour le moment.