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Son innovation de propulsion miniature pour petits satellites a suscité l’enthousiasme des investisseurs. Avec 17 millions d’euros levés au total depuis sa création, Exotrail vise la place de leader du transport en orbite des petits satellites.
«L’industrie spatiale n’est pas, à court terme, parmi les plus touchées par la crise du Covid-19. Les données spatiales d’observation de la terre, de télécommunications ou d’exploration restent un produit à forte valeur ajoutée. Les constellations de satellites vont continuer à se développer», affirme David Henri, PDG et cofondateur en 2017 d’Exotrail, start-up spécialisée dans des systèmes de propulsion électriques miniatures pour petits satellites leur permettant de changer d’orbites en fonction des missions attribuées.
La dernière levée de fonds de 11 millions d’euros, finalisée en juillet par Exotrail, reflète cette confiance. Le tour de table a réuni les sociétés de capital-risque Karista et Innovacom, IXO Private Equity, NCI-Waterstart, Turenne Capital, les investisseurs initiaux 360 Capital, Irdi Soridec Gestion et Bpifrance. Implantée à Massy et Toulouse, la start-up compte une trentaine de collaborateurs. Avec ce nouvel apport, elle a levé, depuis sa création il y a trois ans au sein de l’École Polytechnique, un total de 17 millions d’euros.
Encore en phase de démonstration
Membre de la New Space Factory, collectif coordonné par Aerospace Valley, la jeune pousse disruptive n’en est pourtant encore qu’à la phase de démonstration. Un démonstrateur de vol a été développé pour le compte du fabricant lituanien de nanosatellites NanoAvionics. Il attend son lancement en Inde sur une fusée de l’agence spatiale indienne depuis novembre 2019. Un vol repoussé à mars 2020, puis «encore décalé à décembre 2020 en raison de la pandémie». Pour autant, Exotrail devrait livrer au total, d’ici fin 2021, au moins six moteurs ou sous-systèmes opérationnels à différents clients. Ses solutions innovantes de transport en orbite intéressent à parité les acteurs du marché commercial, tels l’opérateur Eutelsat et le fabricant de nanosatellites AAC Clyde Space, et les clients institutionnels et agences spatiales, le Cnes et l’Esa en tête, avec laquelle la start-up vient de signer deux nouveaux contrats.
Un Space Van en développement
L’intérêt des systèmes d’Exotrail réside, entre autres, dans les logiciels de simulation et d’optimisation des missions qui permettent un accompagnement du transport spatial, du début à la fin de vie du satellite. «Les coûts de lancement sont réduits, les performances des constellations sont optimisées et la pollution spatiale diminuée en évitant des collisions entre satellites ou par autodestruction en fin de vie», décrit David Henri. La levée de fonds devrait permettre d’accélérer d’autres innovations, tel le Space Van, un véhicule propulsé et embarqué sur le lanceur et contenant de petits satellites dépourvus de systèmes de propulsion. Le déploiement industriel à Massy, avec une capacité de production de 100 moteurs par an à partir de 2022, ainsi que l’étoffe de l’équipe commerciale sont aussi au programme.
Isabelle Meijers
Sur la photo : David Henri, polytechnicien, PDG cofondateur d’Exotrail avec trois autres associés. La start-up a été incubée au sein de l’École Polytechnique. Crédits : Exotrail.