Occitanie. Ogoxi lance un objet connecté qui prévient les inondations

Un système d’alerte pour surveiller en temps réel les cours d’eau et anticiper les inondations. C’est l’innovation proposée par la start-up Ogoxi. Le système combine des capteurs installés sur les cours d’eau, un logiciel de prévision des crues et un objet connecté pour les (…)

Sur la photo : Ogoxe combine des capteurs sur le terrain, un logiciel de prévision des crues et des boitiers connectés. Crédit : Payrau – DR

Le projet Ogoxe est né après les inondations de juin 2013 dans les Pyrénées. « Beaucoup de maires et de riverains racontaient ne pas avoir été prévenus de la situation », explique Guillaume Delai, le fondateur d’Ogoxi qui a une formation d’informaticien. « J’ai décidé de me lancer dans la création de ce système d’alerte afin de donner des informations aux maires et aux habitants en cas de montée des eaux. Après avoir testé nos capteurs Ogoxe à Arbas, en Haute-Garonne, et à Pontacq, dans les Pyrénées-Atlantiques, nous lançons la commercialisation des capteurs auprès des collectivités locales ». L’entreprise envisage une levée de fonds cet automne et prévoit un chiffre d’affaires de 1 million d’euros d’ici 2020.

Seuls 20.000 kilomètres de cours d’eau sont surveillés sur les 428.906 km que compte l’Hexagone. Si les cours d’eau principaux sont scrutés en temps réel par le dispositif Vigicrues, les cours d’eau secondaires ne le sont pas alors que c’est souvent les débordements sur ces bassins versants qui aggravent les inondations. Créée en 2014 à Saint-Laurent-de-Neste, dans les Hautes-Pyrénées, la start-up Ogoxi a décidé de surveiller ces cours d’eau secondaires.

80 euros le boitier

Les capteurs Ogoxe calculent en permanence la hauteur des cours d’eau tout en tenant compte des précipitations et des paramètres du terrain. La start-up commercialise via deux canaux : elle vend le boitier à des communes qui équipent ensuite les habitants, ou elle vend uniquement le logiciel aux collectivités, le boitier (il coûte 80 euros) étant ensuite à la charge des riverains.

« Nous récupérons les données des capteurs et nous réalisons des prévisions », détaille Guillaume Delai. « Les particuliers qui sont équipés du boîtier, il fait la taille d’un smartphone, ont alors accès à un indicateur de couleur des niveaux de danger en temps réel et un autre qui prédit le danger à venir. Le maire a accès à toutes les informations de la situation du bassin versant sur son écran d’ordinateur. S’il décide d’évacuer, une alarme se déclenche sur le boitier ».

En cas de coupure des communications à cause des inondations, le système d’alerte reste opérationnel grâce à son propre réseau autonome. La start-up pyrénéenne, qui compte trois salariés, a déjà des contacts avec plusieurs municipalités et doit installer son système dans les prochaines semaines.

Julie Rimbert