Onetip. L’appli toulousaine pour que le pourboire reste monnaie courante

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ToulÉco

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L’entrepreneur toulousain Olivier de Guyenro va lancer cette année Onetip, une application pour encourager la pratique du pourboires à l’heure où les échanges monétaires se font de moins en moins avec de l’argent liquide.

C’est lors de vacances en famille à Cuba, l’an passé, qu’Olivier de Guyenro a eu l’idée de Onetip [1]. Au moment de donner un pourboire à la femme de chambre de l’hôtel, l’entrepreneur s’est en effet retrouvé en difficulté. « Les Cubains ne veulent pas qu’on leur donne quelques pesos, car ceux-ci ne valent quasiment rien. Mais nous n’avions pas de dollars ni d’euros sur nous. J’ai eu la chance de trouver des touristes français qui ont bien voulu nous dépanner. En rentrant en France, je me suis dit qu’il y avait quelque chose à inventer », raconte l’enthousiaste entrepreneur.

Ce n’est pas la première fois que ce dernier se lance bille en tête dans un nouveau projet. Venu du monde parisien de la finance, il avait investi en 2007 dans la trufficulture dans l’Hérault et le Lot. Dix ans plus tard, nouveau changement de vie pour lui, avec le lancement de Chap’nGo, application de recommandation de bonnes adresses entre proches. En mai 2022, c’est avec le même associé, son CTO Florian Alexandre, qu’il se lance donc dans cette nouvelle aventure, Onetip.

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L’idée est de créer une application très simple d’utilisation grâce à laquelle, en peu de temps, les clients peuvent verser directement un pourboire à la personne souhaitée à l’aide d’un QR code. « Ce système peut aussi servir à donner de l’argent aux sans-abris qui souffrent du fait que moins de cash circulent, notamment avec le développement du sans-contact. Beaucoup ont un smartphone qui est un lien pour eux avec l’extérieur. La Ville de Toulouse met par exemple en place des points pour qu’ils chargent leur téléphone. On pourrait promouvoir l’application dans ces endroits », explique Olivier de Guyenro. Cette dimension économie sociale a notamment intéressé l’association Action contre la Faim, qui pourrait promouvoir le projet lorsque il sera plus avancé.

2023, l’année de la levée de fonds

Quel modèle économique pour cette application gratuite ? « Nous allons percevoir une petite commission de l’ordre de 8 à 10 % sur le pourboire. Nous travaillons aussi sur des systèmes d’abonnements pour des chaînes d’hôtels ou des restaurants. Dans ce cas, le bénéficiaire recevrait tout l’argent sans que nous prenions de commissions dessus », explique le dirigeant de Onetip. En ce mois de janvier 2023, la start-up hébergée à l’IoT Valley est en recherche de financement. « Nous sommes en contact avec le Réseau Entrependre, Bpifrance ou encore le pôle Occitanie Innov », détaille l’entrepreneur. L’objectif est d’achever le développement de la première version de l’application et d’embaucher huit personnes cette année (développeurs, responsables marketing, etc.). « Nous visons les vingt collaborateurs d’ici trois ans », affirme Olivier de Guyenro.

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En effet, il croit très fortement au potentiel de son innovation. « Elle peut servir à beaucoup de monde. Aux artistes de rues comme aux livreurs à vélos. Aux pompiers, pour vendre leurs calendriers, comme à la Croix-Rouge pour sa quête », liste le créateur toulousain qui, pour défendre Onetip, rencontre tous azimuts, restaurateurs parisiens et occitans, ou entreprises brésiliennes… « J’essaye de les convaincre que s’abonner à de telles applications peut fait partie de leur politique RSE. Cela montre qu’elles s’intéressent à leurs collaborateurs. Cela permet de les fidéliser. » Onetip, qui vise une utilisation un peu partout sur le globe, sera disponible dans plusieurs langues, à commencer par le français, l’anglais et l’espagnol.
Matthias Hardoy

Sur la photo : Olivier de Guyenro, le fondateur de la start-up Onetip. Crédit : Hélène Ressayres – ToulÉco.

Notes

[1] En anglais, pourboire se dit tip