Près de Toulouse, Unabiz, repreneur de Sigfox, taille dans ses effectifs

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Dix-huit mois après le rachat de Sigfox, spécialiste français de l’Internet des objets bas débit, Unabiz réduit la voilure : trente postes sont supprimés en France à la fin de l’année. Son site à Labège, au cœur de l’IOT valley, est principalement concerné.

Un malheureux hasard du calendrier ? Trois semaines après que ToulÉco publiait le 9 juillet 2023 un article intitulé Les nouveaux défis d’Unabiz, le repreneur de la licorne Sigfox, pépite toulousaine de l’Internet très bas débit pour les objets connectés (IoT) installée à Labège, annonçait à ses managers la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Le 29 juillet, la direction du groupe Unabiz, dont le siège est à Singapour, informait ainsi l’ensemble des salariés de la suppression de trente-et-un postes sur une centaine que compte le site de Labège.

Présenté à la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets), ce PSE est dans l’attente d’un avis pour la fin du mois de novembre et devrait être appliqué à la fin de l’année ou en janvier. Les postes supprimés concernent les fonctions support et l’ingénierie. Le site de Taiwan, qui compte soixante-six employés, serait également concerné par les suppressions de postes. Les raisons ? « Il n’y a plus de trésorerie », avance un salarié, sous couvert d’anonymat. « La direction nous dit que la levée de fonds au titre de la série C, prévue initialement pour le 1er semestre 2023 pour un montant de 50 millions de dollars, n’a pu aboutir, mettant en péril la situation financière en augmentant la situation déficitaire du groupe », rapporte ce salarié. « On s’est battus pour que ce soit Unabiz qui reprenne Sigfox et voilà les dégâts. On nous coupe l’herbe sous les pieds », assure-t-il, affirmant, par ailleurs, qu’une lettre ouverte a été adressée au Comité social économique (CSE) de l’entreprise alertant sur « des risques psychosociaux ».

Réduction des coûts

En avril 2022, Unabiz reprenait Sigfox à la barre du tribunal de commerce de Toulouse sans sa dette de 153 millions d’euros. L’artisan de cette grosse surprise, au détriment de huit autres offres de reprise, a été Henri Bong. Ce patron franco-chinois n’était pas un parfait inconnu de Sigfox. De 2014 à 2016, il a été l’unique employé de Sigfox à Singapour avant de décider de voler de ses propres ailes.

Les premiers mois, le dirigeant s’est efforcé de réduire les coûts, ramenant les pertes à moins de 20 millions de dollars. Il a aussi mené deux levées de fonds d’un montant global de 40 millions d’euros. « Mais cela n’a pas suffi. Et le troisième tour de table est plus compliqué que prévu », explique un autre salarié anonyme. « Il a fallu couper dans les dépenses salariales. Avec ce PSE, l’idée comptable est de revenir à l’équilibre en 2024 dans un contexte de croissance organique de 20 à 30 % de la technologie Sigfox », ajoute le salarié. « Je suis confiant. Je crois au retour à l’équilibre. Car nous ne sommes pas loin de l’atteindre, même si cela demande quelques sacrifices. »
Contactée par ToulÉco, la direction d’Unabiz n’a pas souhaité répondre à nos questions.
Audrey Sommazi

Sur la photo : Henri Bong, le dirigeant d’Unabiz. Crédit : Rémy Gabalda – ToulÉco.