Vers l’infini et au-delà : Le Cnes et Nubbo s’associent pour soutenir les start-up qui visent la Lune


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ToulÉco

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L’incubateur régional Nubbo et le Cnes lancent TechTheMoon, un programme destiné à soutenir les start-up qui veulent se lancer dans un projet lunaire. L’objectif est de permettre aux jeunes entrepreneurs d’innover et de partir à la conquête spatiale.

Avec TechTheMoon, les start-up se lancent dans la conquête de la Lune. Ce premier incubateur mondial basé à Toulouse et dédié exclusivement à l’économie lunaire est issu d’une collaboration entre le Centre national d’études spatiales (Cnes) et l’incubateur occitan Nubbo. Celui-ci aide depuis plus de vingt ans les start-up régionales.
TechTheMoon a pour objectif de développer un écosystème entrepreneurial d’innovation capable de concevoir des projets répondant aux enjeux d’une présence humaine sur la Lune. L’idée est également d’avoir un retour sur investissement de ces innovations sur Terre.

Le lancement de ce projet est une réponse à un « enjeu global et stratégique important » selon Anne-Laure Charbonnier, directrice de Nubbo. La conquête lunaire est revenue sur le devant de la scène ces dernières années, avec notamment le programme Artemis, amorcé par les États-Unis en 2019, dont l’ambition est d’envoyer une équipe mixte sur la Lune à l’horizon 2024.
L’Europe va avoir son rôle à jouer dans cette aventure. En effet, l’Esa, l’Agence spatiale européenne, a signé un accord préliminaire avec la Nasa. Celui-ci stipule que l’Europe va fournir des modules pour la future station orbitale lunaire, et que deux astronautes européens pourront participer au projet Artemis.

La Lune : futur pivot de l’économie mondiale ?

L’initiative américaine est la première pierre d’un projet de développement industriel et économique sur la Lune. « Il y a beaucoup d’industriels bien implantés sur Terre qui s’intéressent au spatial, mais ceux-là ont besoin des start-up pour réussir à gérer des problèmes spécifiques”, explique Lionel Suchet, directeur général délégué du Cnes.
Les start-up du programme TechTheMoon auront pour rôle de trouver des solutions innovantes aux problématiques de l’exploration lunaire. « Il y a trois thématiques auxquelles devront répondre les candidats : l’exploitation des ressources sur place, la fabrication d’infrastructures avec des habitats durables, et la production de supports de vie comme de la nourriture et des produits hygiéniques par exemple », précise Anne-Laure Charbonnier.

Les start-up candidates devront donc avoir de nombreuses qualités pour satisfaire les conditions du programme TechTheMoon. « Elles devront faire preuve d’un grand savoir-faire technologique et d’une vision sur le long terme. Elles devront garder un avantage concurrentiel lorsque leur projet sera opérationnel sur la Lune », énumère la directrice de Nubbo.

Relever des défis pour évoluer

Cinq start-up doivent intégrer ce nouvel incubateur cet été, les candidatures, ouvertes en ce début juin, étant ouvertes jusqu’au 18 juillet. Le programme d’incubation dure douze mois et doit permettre aux jeunes pousses de réaliser des prototypes et de lever des fonds. Les porteurs de projet pourront bénéficier jusqu’à 50.000 euros d’avances remboursables. Le partenariat entre Nubbo et le Cnes leur offrira en outre l’accompagnement des ingénieurs du centre spatial.

Ensuite, l’ouverture sur le spatial peut entraîner des révolutions technologiques. « La technologie des satellites, qui a beaucoup évolué ces dernières années, a pu transformer les données collectées en service pour les secteurs de l’agriculture et de la pêche, par exemple. De plus, l’exploration spatiale a permis de nombreuses avancées dans les domaines de la santé et bientôt du tourisme”, rappelle Lionel Suchet. La création d’une station lunaire poussera donc les technologies à évoluer d’autant plus.

Pour lui, “la Lune sera un champ d’expérimentation pour l’objectif principal de l’exploration spatiale moderne, c’est-à-dire Mars”. La planète rouge est en effet dans le viseur du secteur spatial international. Cependant, la conquête martienne n’est pas pour demain. “Les missions habitées sur Mars arriveront peut-être dans les années 2060”, estime Lionel Suchet.
Corentin Bell

Sur la photo : Lionel Suchet et Guillaume Costecalde, président de Nubbo, se félicitent de leur nouveau partenariat. Crédit : Thierry de Prada-Cnes.