Le Fonds Européen d’Investissement Européen (FEI) a attribué la gestion d’un instrument de co-investissement à M Capital pour le territoire Occitanie-Ouest. Entretien avec Alexandre Scherer, Directeur Associé de la société d’investissement.
Sur l’ensemble de la Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée, ce sont plus de 120 millions d’euros qui vont pouvoir être mobilisés pour accélérer le développement des jeunes entreprises innovantes. Sur la partie ouest du territoire (qui correspond à l’ancienne région Midi-Pyrénées), le Fonds Européen d’Investissement Européen (FEI) a attribué la gestion d’un instrument de co-investissement à M Capital. Cet instrument financier sera doté par le FEI de 15 M€, mais avec l’effet de levier, le montant total des levées de fonds pourrait atteindre 60 M€. Il en est de même pour la partie est de la région (soit l’ancien Languedoc-Roussillon), le fonds étant dans ce cas confié à IRDI-SORIDEC, groupe de gestion né de la réunion de deux entités (l’une montpelliéraine et l’autre toulousaine). Là aussi, le fonds est en effet doté de 15 M€. Entretien avec Alexandre Scherer, Directeur associé de M Capital.
- Le Fonds Européen d’Investissement vous a confié la gestion d’un instrument financier doté de 15 M€ pour les 8 départements de l’ouest de la région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée : quel est l’objectif ?
Alexandre Scherer : La Région souhaitait que les fonds européens soient mieux fléchés pour les startups du territoire. Pour cela, il lui semblait logique de faire appel à un opérateur privé car le positionnement de ce fonds est très ciblé. Il s’inscrit dans le cadre du « fonds de fonds » FOSTER TPE-PME, mis en place à l’échelle européenne et son but est notamment de combler le « vide » constaté entre les phases d’amorçage et celles du post-amorçage. Concrètement, nous travaillons surtout sur la préparation des 2ème et 3ème levées de fonds.
- M Capital a-t-il vocation à détecter les futures « licornes » (ndlr : entreprise valorisée à plus d’un milliard de dollars) occitanes, voire à les diriger ?
Alexandre Scherer : M Capital n’a pas pour mission de diriger les entreprises dans lesquelles elle investit. C’est pourquoi nous ne détiendrons jamais plus de 15% de leur capital. Nous devons être convaincus par les « proofs on concept » (ndlr : POC), mais on nous a confié une mission de service public et nous devons toujours être rentables : c’est ce que nous faisons et que nous ferons. Par ailleurs, il faut garder à l’esprit que nous intervenons à des étapes où le ticket moyen va de 150 K€ à 1,5 M€ et que nous avons la gestion de ce fonds pour la partie ouest de l’Occitanie pour 5 ans. Notre rôle est d’aider les startups, pas d’en devenir les dirigeants !
- Quel est le point que vous surveillez en priorité ?
Alexandre Scherer : Après la phase d’amorçage, les qualités du projet et du dirigeant ne suffisent pas. Il faut que l’entrepreneur sache faire évoluer l’équipe qui va porter le projet avec lui. En ce qui nous concerne, nous avons mis ce principe en avant dans le cadre de notre premier investissement, qui sera rendu public cette fin d’année 2018.
Propos recueillis par Pascal Boiron, MID e-news