Gers Numérique : « La cybersécurité, ça doit faire partie de la maturité numérique des communes »

En partenariat avec

ToulÉco

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Mauvais élève du digital il y a dix ans, le département du Gers a décidé de prendre le problème à bras le corps en créant sa propre agence spécialisée. Baptisée Gers Numérique, elle tire aujourd’hui le bilan d’une activité très dense, et d’une feuille de route toujours très active, comme l’explique son directeur Romain Gabrielli.

Romain Gabrielli, quelle était la feuille de route de Gers Numérique à sa création en 2014 ?
Le but était de rassembler le CD32 et les communautés de communes pour résorber la fracture numérique et même faire du numérique un atout pour le département. Avec le plus mauvais débit de France, le Gers partait de loin.

Quelle est votre premier bilan, dix ans après ?
En 10 ans, en joignant volontarisme politique et investissement public, la situation a bien changé. 83 % des Gersois sont déjà éligibles à la fibre et nous maintenons l’objectif 100 % fibre. Nous aurons alors déployé un réseau de 14.000 kilomètres en quelques années avec l’aide de l’État et de la Région Occitanie. Mais on ne va pas en rester là non plus. Nous travaillons sur l’évolution des usages. Et pour cela, nous nous déplaçons dans les petites communes. L’idée, c’est d’aider les gens à utiliser des outils et des applications, qu’elles soient professionnelles, ludiques ou encore administratives

Et que leur proposez-vous ?
L’idée est de fournir un bouquet de services destiné aux petites communes, en réalisant un audit de leur informatique, du service après vente, de l’hébergement avec l’accès au data center situé dans notre bâtiment, et plus globalement des outils en mode « kit de survie ». Nous proposons des solutions clés en main, sans heurter les habitudes de travail du binôme maire – secrétaire de mairie. La moitié des communes gersoises compte moins de 150 habitants : il n’est pas simple pour elles de dédier des moyens humains, matériels et financiers à ces sujets. Gers Numérique se positionne un peu comme une DSI mutualisée pour les communes.

Vous parrainez le CyberTour Gers organisé à Auch le 4 avril (cf. encadré agenda). Quel est l’enjeu ?
L’intérêt du CyberTour, c’est de rappeler que la menace est réelle et bien plus proche qu’on ne croit. Les petites communes pensent qu’elles sont à l’abri des Hackers, mais ça ne marche pas comme ça : les cyberattaques, ce sont souvent des gros filets de chalutiers où on se retrouve embarqués sans le savoir. Les maires ne perçoivent pas que les pirates attaquent sans savoir qui et où. La cybersécurité, ça doit faire partie de leur maturité numérique. D’où notre bouquet de services, qui s’adapte à leurs besoins et, en plus, ne coûte rien directement aux petites communes.

Comment financez-vous ce bouquet numérique ?
Il s’agit d’une offre de services optionnels, où on inclut également de la formation, des licences logicielles et des prestations satellites comme l’adressage. Le CD32 participe au financement de ces services à hauteur de 60 % et les communautés de commune qui y adhèrent se partagent les 40 % restants pour en faire bénéficier les communes de leur territoire.
Propos recueillis par M. V.

Sur la photo : Romain Gabrielli, directeur de l’agence Gers Numérique depuis sa création en 2014. Crédit : DR.

Agenda
Le CyberTour du Gers, organisé par la société événementielle Projet X en partenariat avec la préfecture du Gers, le département du Gers, Gers Numérique et ToulÉco, aura lieu le 4 avril en présence de Laurent Carrié, préfet du Gers, Jean-Pierre Salers, président du Syndicat mixte Gers numérique, et Philippe Dupouy, président du Département du Gers.
Plus d’informations sur la programmation et inscriptions en ligne.