Montpellier, place forte des industries culturelles et créatives

Les industries culturelles et créatives (ICC) ont le vent en poupe à Montpellier. La ville leur a dédié une véritable Cité sur trente-cinq hectares rachetés à l’Etat.

Maquette de l’intérieur de la Cité créative. Crédit : AtelierEnd
En décidant de consacrer les trente-cinq hectares laissés vacants par le départ de l’Ecole d’application d’Infanterie à une « Cité créative » dédiée aux industries culturelles et créatives, Montpellier a parié sur un secteur économique dynamique et particulièrement prometteur. Ici et tout autour, les ICC représentent déjà 700 emplois auprès de quatre-vingt entreprises.
Parmi ces dernières, des poids lourds (Ubisoft à Castelnau-le-Lez, les gros studios de France télévisions sur Vendargues …), quelques TPE, PME et start-up (Digixart Entertainement, Netia, Wild Sheep, Dwarf Animation, Féérik Games, Isotropix…), mais aussi des écoles spécialisées figurent dans le peloton de tête européen (ArtFx, Esma, etc.). Elles représentent une vraie dynamique associative (Illusion & Macadam, Push Start…) et portent des événements au succès croissant, comme l’a prouvé récemment la deuxième édition du Miic, le forum Montpellier industries culturelles et créatives.
Un campus sans équivalent en Europe
En 2019, la Cité créative entre dans le concret : l’inauguration de la Halle Tropisme – tiers-lieu de travail et de convivialité ouvert à 180 indépendants et petites entreprises du secteur– a été suivie par la pose de la première pierre du « campus créatif » porté par le réseau national des formations Icônes. Il réunira à la rentrée 2020 sur 16.000 m² et moyennant un investissement de 37 millions d’euros (financés sur fonds privés) quatre écoles du groupe, dont l’Ecole supérieure des métiers artistique et ses 1400 étudiants. Un campus « sans équivalent en Europe », selon le directeur de l’Esma Karim Khenissi.
« A terme desservie par la ligne 5 du tramway et adossée à un parc urbain de 20 hectares, la Cité créative sera aussi le premier quartier mixte dédié aux ICC, avec au total 35.000 m² d’activités tertiaires et commerciales. Mais aussi des équipements mutualisés (salle de cinéma, plateau de tournage, studios son), un campus à rayonnement international, un tiers-lieu, ainsi que 2500 logements », rappelle Chantal Marion, vice-présidente de la Métropole, soulignant la force de « tout un écosystème qui encourage les start-up et la création ». Les ICC ont de beaux jours devant elles, à en juger par la dernière étude de l’Idate, l’institut de l’audiovisuel et des télécommunications en Europe : dans le cinéma d’animation, Montpellier serait déjà plus compétitive que Vancouver, Los Angelès et Londres.

Nathalie Sanselme, Touleco