Toulouse. Ormain profite de l’engouement pour le luxe de seconde main

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Les jeunes créateurs d’Ormain (pas plus de 50 ans à eux deux) se lancent sur le marché florissant des articles de luxe d’occasion. Ils revendiquent la commission la plus basse du secteur.

Le marché du luxe de seconde main a explosé ces dernières années. Il progresse annuellement quatre fois plus vite que le marché du neuf pour atteindre 28 milliards d’euros en 2020, selon un rapport de Bain & Company. Mais fini le dépôt-vente ou la friperie de son quartier. Désormais, le luxe d’occasion revêt aussi tous les codes des marques de haute couture.

C’est ce sillon premium que Romain Gea et Brayan Taoui creusent avec Ormain, leur place de marché d’articles de luxe de seconde main, créée à Toulouse en novembre 2021. Et si la concurrence est vive en national, les deux jeunes créateurs comptent se différencier grâce à la « commission la plus basse du marché, à hauteur de 24 % », souligne Romain Gea. À titre d’exemple, l’un de leurs concurrents, Collector Square, pratique une commission de 35%, payée par le vendeur. Autre facteur de différenciation, un service clé en main rendu au vendeur. « Lorsque nous recevons l’article, nous nous chargeons de le photographier, de le mettre en valeur et de rédiger la fiche produit. En clair, nous vendons les pièces à la place du vendeur », explique Romain Gea.

Priorité à l’authentification

Mais avant de le proposer sur leur plateforme, il faudra authentifier l’article. Pour ce faire, un formulaire en ligne est disponible sur le site. Le vendeur doit le remplir avec photos à l’appui et certifier l’authenticité de la pièce. « L’équipe d’Ormain, qui compte six collaborateurs, comprend trois experts spécialistes du luxe, chacun couvrant des marques spécifiques. L’analyse des photos permet déjà de trier les indésirables. Puis, à la réception, nous affinons cette expertise grâce à la technologie d’Entrupy, une start-up qui détecte les contrefaçons par recours à l’intelligence artificielle », avance Romain Gea. Le site Ormain compte déjà plus de 500 clients, acheteurs et vendeurs confondus. Le panier moyen d’achat se situe entre 700 et 900 euros.

Des pop-up stores et bientôt un showroom

Pour trouver leurs premiers déposants, les entrepreneurs se sont faits connaître via les réseaux sociaux. Fin octobre 2022, ils ont par ailleurs ouvert un pop-up store aux Galeries Lafayette de Toulouse. « L’objectif était de récupérer des dépôts et de faire découvrir nos services. Plus d’une centaine de pièces ont été déposées en une semaine », indique Romain Gea. Une opération qui sera renouvelée du 29 novembre au 4 décembre 2022. « Nous réfléchissons également à créer en 2023 notre propre showroom à Toulouse, ce qui nous permettrait d’y établir nos bureaux, de déposer et de vendre. Cet espace luxueux représenterait l’image de marque d’Ormain », explique Romain Gea, ingénieur en mathématiques financières de formation. Tous deux passionnés par le monde du luxe, les créateurs, amis d’enfance, ont lancé Ormain avec 70.000 euros d’apport personnel et autofinancent, depuis, leur développement. Ormain compte réaliser 170.000 euros de chiffre d’affaires en 2022 et plus que doubler son activité en 2023.
Isabelle Meijers 

Sur la photo : De gauche à droite, Brayan Taoui et Romain Gea, fondateurs d’Ormain, voient en la disparition de plusieurs enseignes du luxe à Toulouse une opportunité pour le développement de leur start-up. Crédit : Ormain.