L’astronaute français, parti pour la station spatiale internationale en novembre 2016 pour une mission de six mois, a fait son retour sur Terre vendredi à bord d’un vaisseau russe Soyouz qui s’est posé à 16h10, heure française, au Kazakhstan.
Mission Proxima et retour réussis pour Thomas Pesquet. L’astronaute de l’ESA qui avait quitté la Terre le 17 novembre 2016 pour la Station spatiale internationale (ISS) a fait ce vendredi le voyage inverse. Il s’est posé à 16h10 au Kazakhstan, au terme d’un trajet de 3h30. L’événement a été suivi en direct par près de 3000 personnes à la Cité de l’espace qui pour l’occasion avait proposé une journée d’animation.
Thomas Pesquet et son collègue russe Oleg Novitskiy avaient quitté l’ISS, en orbite à 400km au-dessus de la Terre, à 12h47 pour s’installer dans le Soyouz MS-03. Ils ont laissé derrière eux l’Américaine Peggy Whitson qui a prolongé sa mission de trois mois.
Un trajet de 3h30
Vers 15h17, deux heures et demi après le départ de la station, le Soyouz a allumé son moteur principal et a donné l’impulsion de désorbitation. Cette phase de freinage d’une durée de quatre minutes a permis de réduire sa vitesse établie à 27.600km/h, de 460km/h, et de perdre de l’altitude pour faire son entrée dans les premières couches de l’atmosphère.
Une demi-heure plus tard, à environ 140km de la surface de la Terre, la capsule abritant les deux astronautes s’est séparée du module de vie et du module de service du vaisseau, pour rentrer dans l’atmosphère dense. Cette traversée a permis de ramener la vitesse de la capsule à environ 800km/h, les deux hommes ont alors subi une décélération de 4G, quatre fois la gravité terrestre.
L’ouverture de plusieurs parachutes successifs, 15 minutes avant l’arrivée a permis de ralentir la capsule à 27km/h avant l’allumage, à moins d’un mètre du sol, de six rétrofusées pour réduire la vitesse de chute à 5km/h. L’atterrissage a eu lieu à l’heure annoncée, marquant la fin d’une mission de 196 jours.
Dixième astronaute de français à avoir voyagé dans l’espace, Thomas Pesquet est à 39 ans le premier à y être rester six mois. Formé à l’Isae-Supaero à Toulouse, passé par le Centre national d’études spatiales, l’ingénieur aéronautique qui a ensuite été pilote de ligne chez Air France, a intégré l’Agence spatiale européenne (ESA) en 2009.
Des expérimentations suivies depuis Toulouse
Au cours de la mission Proxima, l’astronaute qui a effectué deux sorties dans l’espace.
a mené, en sa qualité d’ingénieur de bord, une soixantaine d’expériences scientifiques. Pour le Cnes, il a participé à plusieurs études sur l’impact des vols sur la physiologie humaine dont le suivi a été assuré par les équipes toulousaines du Centre d’aide au développement des activités en micropesanteur et des opérations spatiales (Cadmos).
L’astronaute a également testé plusieurs innovations françaises telles qu’un échographe téléopéré dont la sonde est dirigée depuis le sol ou encore un système de diagnostic de l’eau, alternatif au système américain. « La mission Proxima est une réussite car toutes les expériences ont été réalisées et ont fonctionné. Notre objectif était aussi sur le plan technologique de placer la France dans l’ISS. Or ces dispositifs sont en passe de devenir les dispositifs de référence de la communauté utilisatrice de l’ISS », explique Sébastien Barde, sous-directeur sciences et exploration au Cnes.
Johanna Decorse