Depuis Toulouse, Anyos veut donner un coup de boost à la recharge électrique

La start-up toulousaine Anyos, spécialisée dans l’écoconception de bornes de recharge pour véhicules électriques, commence à être bien repérée au niveau national et finalise une deuxième levée de fonds qui pourrait lui permettre de s’internationaliser.

En février dernier, leur solution Any S a reçu une récompense lors du dernier prix de l’innovation des Rencontres Flotauto, à Paris. « Nos bornes de recharge sont conçues pour avoir le moins d’impact écologique possible et pour durer dans le temps. Elles sont également innovantes », pointe Alice Leroy, responsable marketing et communication chez Anyos pour expliquer le succès de la start-up toulousaine lors de ce salon d’envergure national consacré aux véhicules professionnels. « Notre façade très design, qui a été brevetée, peut être mise à jour et réparée très aisément. Elle va être capable d’incorporer toutes les futures innovations technologiques, normatives, logicielles, etc. », poursuit-elle.

Cette innovation est le premier fruit d’une aventure professionnelle née en 2019. « Nous, les trois fondateurs, sommes des utilisateurs de véhicules électriques. Et nous trouvions qu’à l’époque, il n’y avait pas suffisamment de stations qui fonctionnaient correctement au fil du temps. Et, en cas de difficultés, nous étions face à un manque de conseils. Mes deux associés travaillaient dans l’électronique. L’un dans la vente, l’autre dans un bureau d’études électroniques et mécaniques. De mon côté, j’ai toujours travaillé dans l’industrie. Nous avions des profils bien complémentaires pour nous lancer dans l’entrepreneuriat dans un tel secteur », raconte Paul Malbert, cofondateur d’Anyos.

Un groupe occitan qui vise désormais l’international

Après plusieurs années de recherche et développement, les premières Any S ont été livrées fin 2022. Et l’année suivante, Anyos a réalisé une levée de 1,5 million d’euros qui lui a permis de recruter [1] et de structurer mieux sa production. La fabrication est entièrement réalisée en Occitanie. Le groupe castrais Syselec réalise la fabrication des cartes électroniques et participe à l’assemblage des bornes avec une autre société tarnaise Mécaform (Graulhet). Sirea est en charge de l’assemblage des briques logicielles de la solution. Une centaine de clients utilisent aujourd’hui les bornes d’Anyos, notamment des grands groupes ou organisations multisites (Crédit Agricole, RTE, GA Smart Building, ministère de la Justice, etc.), mais aussi des entreprises déjà positionnées sur le marché de l’intégration de systèmes de stockage d’énergie (Bouygues, Vinci, Fauché, etc.).

La jeune pousse, qui dépasse le million d’euros d’investissement depuis deux ans, signe actuellement de projets un peu partout sur le territoire (Lille, Paris, Rennes, Strasbourg, Clermont-Ferrand, dans le Finistère, etc.) et espère atteindre les 10.000 points de charge à horizon 2026. Anyos vise 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année et souhaite désormais s’internationaliser en ciblant notamment des pays voisins (Italie, Royaume-Uni, Allemagne pour commencer). Avec quelle stratégie ? « La même qu’en France. La concurrence mondiale est rude et sérieuse. Mais les gros électriciens qui dominent le marché misent très peu sur l’innovation. Nos concurrents font le pari du volume et pas de la valeur ajoutée. Notre créativité et notre approche durable, qui va contre l’obsolescence, peuvent nous permettre de nous distinguer », espère Paul Malbert. En mars, la start-up commercialisera sa deuxième solution, l’Any M, déclinaison murale de son Any S. Elle est par ailleurs en train de finaliser une deuxième levée de l’ordre de 20 millions d’euros, qui pourrait lui permettre de se développer à la hauteur de ses fortes ambitions.
Matthias Hardoy

Sur la photo : Paul Malbert, cofondateur d’Anyos, et sa borne de recharge électrique Any S. Elle existe en plusieurs versions (noir, kaki, terracotta, etc.) Crédit : Hélène Ressayres – ToulÉco.

Notes

[1] Anyos rassemble aujourd’hui treize salariés. Elle pourrait atteindre trente-cinq salariés à la fin de l’année. Les fonctions supports, la direction commerciale et la communication sont au siège à Toulouse, la recherche et développement à La Ciotat. Des commerciaux sont présents à Toulouse, Marseille, Lyon et Nantes.